Nono, mère d'un transplanté
J'ai interviewé ma mère, pour savoir ce qu'elle avait vécu.
- Quelle a été votre réaction à l'annonce du verdict (greffe hépatique) ?
"J'avais très peur, je me demandais s'ils allaient trouvé un foie à temps. J'avais peur que mon fils meure.
Mon fils m'a tout expliqué au fur et à mesure qu'il avait des
informations plus précises. Mais j'avais toujours une appréhension,
j'étais toujours angoissée car l'échec est possible dans ce
genre d'opération.
Je suis allé voir mon médecin, car à cause de ces angoisses, je ne
dormais plus et ne mangeais plus.
Quand mon fils m'a prévenu qu'il partait pour l'hôpital, j'avais
tellement envie que cela réussisse, que j'ai prié, j'étais obligée
d'avoir confiance. J'étais cependant inquiète car il avait perdu beaucoup de poids avant l'opération. Comment allait-il réagir ? Allait-il
supporter l'opération ? Comment allait se passer son réveil ?
Quand l'hôpital m'a appris que l'opération s'était bien passée, ce fut
une délivrance. Je me suis dit que 50% du trajet était effectué. J'ai alors demandé à le voir, mais l'infirmière m'a demandée d'attendre
le lendemain, car il était intubé de partout."
- Commet avez-vous vécu les visites au service réanimation, juste après l'opération ?
"La première visite, je me suis préparée à l'avance. Je craignais de
m'évanouir en voyant mon fils intubé de partout.
Alors quand je me suis approché de sa chambre, avant d'entrer, j'ai
respiré un grand coup.
Mon fils était réveillé, bien conscient, et cela m'a étonné. J'étais
ravi. L'infirmière a plaisanté en parlant de guirlandes sur le sapin pour la
perfusion qu'elle était en train de lui changer, mon compagnon a parlé
de cadeaux sous le sapin. Mon fils a alors dit que son plus beau cadeau
était en lui...
Mon ils était très fatigué, et sommeillait facilement."
- Comment avez-vous trouvé le personnel ?
"Au téléphone, je suis toujours tombée sur des gens très aimables, très
polis.
J'ai rencontré l'anesthésiste, qui m'a avoué qu'il était vraiment temps
de greffer mon fils, que son foie était en très mauvais état. Il nous a
donné des explications et nous a mis en garde : il fallait attendre
quinze jours avant de pouvoir souffler et dire que tout se déroule dans de bonnes conditions
(pour écarter les risques de rejet, d'infection).
J'ai également rencontré des infirmières très gentilles."