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Il était un foie ...
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28 février 2010

Fin de ma première permission

La nuit fut plus calme qu'à l'hôpital. Je me réveille tout de même deux ou trois fois, mais me rendors systématiquement pour me réveiller définitivement à 7h. Bref, une bonne nuit, je me sens détendu. Ma mère me trouve d'ailleurs un visage moins fatigué au réveil. Je prends ma température : 36,5°C. Tout va bien.

J'ai quand même quelques douleurs abdominales parfois.
J'ai constaté à plusieurs reprises que le repas du soir m'occasionne une gêne, une lourdeur digestive, qui m'empêche de respirer profondément. Cela passe au bout d'une heure ou deux. Le temps de la digestion. Quand j'appuie sur l'abdomen, au niveau du foie et des cicatrices, c'est un peu douloureux. Et mes selles sont un peu claires, je trouve. Je surveille également mes yeux, redevenus blancs depuis la greffe. Mais je crains déceler un peu de jaune...
Est-ce que je deviens parano ? Je viens de quitter ma chambre d'hôpital pour 24 heures et je suis à l'affut du moindre symtôme...

bolJe me régale au petit déjeuner : un bol de lait de soja, du pain grillé, un croissant et même quelques céréales. Le bonheur ! Le petit-déjeuner est mon repas préféré, repas où je fais habituellement le plein d'énergie, au point de pouvoir manger au-delà de ma faim ! Pour le moment, je suis raisonnable, ne force pas trop sur les quantités.

J'appelle ma soeur, car la veille, ma compagne lui a confié notre chatte pour quelques jours. Depuis que je suis absent, Lilou ne va pas bien, elle fait la tête et des bêtises et devient même méchante. Ma compagne n'en peut plus, doit tout le temps la surveiller, rouspéter, elle se fait mordre ou griffer. Une tension insupportable pour elle en ce moment. Dans cette atmosphère délétère, notre chatte devient encore plus agressive.

lilou_agressive

Apparemment, Lilou me cherche. Il est vrai que j'étais à la maison, en arrêt, depuis que nous l'avons accueilli. J'ai pris en main son éducation, une complicité s'est nouée : nous jouions ensemble, elle venait souvent se coucher sur moi, dans le canapé.
C'est une chatte docile et câline. Même le vétérinaire est surpris par sa docilité. Mais c'est tout l'inverse depuis que je suis à l'hôpital. J'espère rentrer vite à la maison pour y ramener la paix.

Le dimanche passe agréablement. Au déjeuner, je mange une salade de betterave, du gigot d'agneau avec de la purée, du fromage avec du bon pain, et du riz au lait en dessert. Pour le goûter, ma mère nous fait des crêpes. J'en mangerai quatre, avec gourmandise. C'est quand même plus goûteux que ce qu'on nous sert à l'hôpital. Surtout que la nourriture est vraiment une source de plaisir pour moi, j'aime bien les bons petits plats faits maison. Ma compagne est un cordon bleu en la matière.
Elle m'a habitué à manger du bon et rien que du bon.

Je dois quand même avouer que j'ai encore très peur au fond de moi. L'inquiétude que la greffe ne prenne pas, que mon corps rejette ce nouvel organe me ronge. J'en ai les larmes aux yeux, je n'arrive plus à retenir mes émotions, à me raisonner. Cela fait plusieurs mois que je fais face à mes problèmes de santé, avec courage et confiance. Et maintenant, je me surprends à défaillir, à craindre le pire. Le moral est vacillant, j'envisage le pire des scénarios, prêt à faire mes adieux à mes proches.

Je reviens à l'hôpital à 18h. Je me présente au bureau des admissions, pour signaler mon retour. Mon interlocutrice ne trouve pas ma fiche. Elle me demande si je l'ai déposée hier en sortant. Je lui dis que non, que l'on ne m'a pas remis de fiche. Erreur administrative !!! Une erreur qui aurait pu devenir une faute professionnelle, s'il m'était arrivé quelque chose... Moi, on ne m'a rien dit, rien donné. Comment aurais-je pu le savoir. Un oubli de la part du personnel soignant. Bon, je ne polémique pas, l'erreur est humaine. Tout va bien, je n'ai pas eu de soucis. Je remonte dans ma chambre, en informant quand même une infirmière de mon retour et de cet oubli.

Une infirmière vient me voir, pour me demander comment s'est passée cette permission. Je lui avoue être un peu soucieux à cause d'une certaine sensibilité de mon ventre, de quelques douleurs et lourdeurs digestives... et que je voudrais en parler aux médecins. Sinon, je lui dis que j'ai passé un bon week-end, que cela m'a redonné un peu le moral. Elle me dit alors que lorsque la permission se passe bien, la sortie définitive n'est pas loin. La permission fait office d'essai. Bonne nouvelle ! Donc, si tout va bien, je pense pouvoir rentrer chez moi le week-end prochain, enfin je l'espère.

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